Les conditions de travail sont devenues “intenables”
Réagissant à une déclaration du nouveau ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, Sophie Binet estime que “les conditions de travail sont devenues intenables”.
L'explosion des accidents et des morts au travail, ainsi qu’une perte de sens généralisée dans les métiers du lien humain “qu’on veut automatiser à coups de tableurs Excel” en attestent.
Interrogée sur la participation de la CGT à la future conférence sur le travail et les retraites annoncée par le gouvernement, elle a rappelé que cette conférence ne devrait pas être "un outil de communication comme l'a été le conclave”, conditionnant toute participation de la CGT pour y porter ses revendications au vote préalable d’un “budget socialement juste”.
“Les retraité·es subissent un matraquage violent dans ce projet de budget”
Si ce projet de budget est adopté, les retraité·es en seront les premières victimes, avec l’explosion des frais de santé liée au doublement des franchises médicales, auxquels s'ajoutent les dépassement d'honoraires et l'augmentation des frais de mutuelles; et aussi la désindexation des pensions prévue jusqu’en 2030.
La CGT et les organisations de retraité·es appellent à manifester le 6 novembre pour dénoncer “ce budget d'une violence inédite notamment pour les retraité·es”, et exiger un budget de justice sociale et fiscale.
“Le chômage augmente partout”
Interrogée sur les derniers chiffres de l’emploi, malgré l'optimisme affiché du gouvernement les minorant en les imputant à la modification des règles de radiation, Sophie Binet y oppose "des chiffres sans appel" indiquant une situation catastrophique : Le chômage augmente dans toutes les catégories, Il y a une hausse de plus de 20 % chez les jeunes et une explosion de la précarité et des contrats courts, ainsi que du chômage de longue durée chez les seniors.
La CGT a recensé 444 plans de licenciements depuis un peu plus d'an, menaçant plus de 300 000 emplois, et a alarmé sur la désindustrialisation massive du pays qui est en cours, dans tous les secteurs, avec 325 de ces plans recensés concernant l'industrie.
" Les chiffres officiels en attestent, maintenant, il y a plus de fermetures d'usines que d'ouvertures. "
“Il faut conditionner les aides publiques”
Face au ministre de l’Industrie, qu’elle devait rencontrer dans la journée, Sophie Binet a réaffirmé qu'elle allait porter l'urgence d'un changement de politique économique et industrielle.
" La politique de l'offre d'Emmanuel Macron est très couteuse, c'est une catastrophe sociale, et un fiasco économique. "
Elle dénonce "une politique du carnet de chèques”, visant les “211 milliards d’aides publiques attribuées aux entreprises sans contrepartie”, à l'image de la papeterie de Condat, “déjà décarbonée grâce à des millions d’euros publics et menacée de fermeture”, dossier qu'elle portera devant le ministre de l'industrie.
" Il faut interdire les licenciements quand on touche des aides publiques, et donner plus de pouvoir aux représentants du personnel. "